Get what you deserve

Hier soir en me couchant, j'ai repensé à ma méchanceté avec lui à Bordeaux, alors qu'il m'a écoutée à chaque fois que je pleurais d'indécision, que j'avais qu'une envie, c'était de crever. Et ensuite je l'envoyais chier, de ma voix cassante, je le repoussais, j'étais dégoûtée par son corps sur le mien. Et je m'en voulais, je me détestais pour tout ça, j'avais envie de me détruire, de taper ma tête contre les murs et de hurler ma rage.
Et puis je me suis souvenue aussi de la nuit où il a pleuré, sans pouvoir se retenir, comme une crise d'angoisse en pensant que j'allais le quitter. Il avait l'air complètement perdu et je ne supportais pas de pouvoir faire autant de mal à quelqu'un. Je me retenais de pleurer ou de lui dire "je vais rester" pour qu'il arrête, d'avoir le coeur qui saigne comme ça.
Je m'en veux tellement pour tout ça. Je lui ai dit hier, et il a dit que si ça recommençait une autre fois, il ne le supporterait peut-être plus. J'en ai crié dans mon oreiller.
Je ne sais pas qui est cette fille qui est en moi, qui veut tout détruire sur son passage. Je sais qu'elle existait, quand j'avais 14 ans, mais elle était morte avec la naissance de ma confiance en moi. Enfin je le croyais.
J'ai l'impression de ne plus connaître ni contrôler une part de moi, j'ai l'impression d'héberger un monstre qui me bouffe. Moi qui ai toujours si peur de blesser les gens, parfois je les assenne de méchanceté gratuite.
Je me serais bien passée de ce putain de paradoxe là.
Et quand ça va trop loin, je voudrais me planter un couteau dans le coeur pour tuer cette fille-là que je ne veux pas être.