Get what you deserve

Je tremble comme une folle.
Le désir est parti avec la vie, et imaginer un corps sur le mien me dégoûte à en mourir.
Mon propre corps me dégoûte.
Je ne comprends plus la notion de plaisir, je ne me souviens même plus de ce à quoi ça peut bien ressembler.
J'ai juste une envie permanente de gerber quand je pense au sexe.
Quand je pense au mal que je fais.
Celui que j'ai pu faire.
J'ai pleuré sans les larmes dans le train, en me rappelant sa douleur.
Elle est partout, en moi, hors moi.
Je ne me pardonnerai jamais.
Et je ne pourrai plus jamais accepter de faire naître le désir tant que ce sentiment de culpabilité ne disparaîtra pas.
J'ai l'impression d'être morte à l'intérieur depuis que j'ai tout foutu en l'air.
Je ne comprends pas.
En Belgique je n'avais jamais été autant amoureuse, et puis j'ai tout gâché.
Et je ne mérite pas quelqu'un qui veut bien reconstruire tout ce que je m'acharne à détruire. Ca me donne le tournis, me fout des hauts le coeur. Je ne mérite plus la gentillesse, je suis un monstre.
Ma solitude me ferait presque moins de mal, parce que je l'assumerais.
Là je n'assume rien, j'ai peur, de tout mais surtout de moi.
Je dois m'acharner à garder le contrôle, empêcher toute réaction qui sort parfois sans que je la désire.
Je dois me forcer à ne plus détruire autour de moi, pour pouvoir me regarder encore dans la glace sans mourir d'envie de me lacérer à coups de couteau suisse.
Je ne sais pas comment je vais me sortir de ce gouffre sans fond.
Il y fait tellement noir et je suis tellement seule.