Get what you deserve

C'est bizarre, que je n'arrive plus à raconter les petits riens du quotidien, comme avant.
Il y aurait pourtant beaucoup de choses à dire, les ateliers d'écritures qui m'angoissent et me font sortir de moi, me sentir plus forte à la fois, tous ces gens de la fac que je commence à connaître et à aimer, cette facilité avec laquelle je communique maintenant, dans les magasins comme avec les gens que je vois tous les jours. La timidité qui s'envole, qui me laisse libre de dire ce que je veux sans craindre de trop rougir ou de paraître idiote. Je crois que c'est le fait d'être entourée tous les jours de personnes qui adorent autant que moi ce que l'on fait, nos études, le cinéma, les arts en général, qui aiment en parler aussi. De ne plus me sentir enfermée dans des conversations bateaux, ça me détend, ça m'ouvre.
Je pourrais aussi parler de cette semaine à Paris, la joie toujours de rester dans la ville au lieu de rentrer chez mes parents, de me sentir libre de tout mouvement, la seule contrainte étant la fermeture du métro, mais comme elle est tardive, ce n'est pas si gênant. Me sentir vivre aussi, avec lui, même si comme je le disais, je n'ai pas l'amour exclusif, j'aime voir des gens en même temps. Pourtant c'est le mercredi où on s'est longtemps retrouvés tous les deux que la joie de le voir près de moi est vraiment ressortie, à fond. Le bonheur de partager des petits riens, mais qui m'empêchent de douter. J'ai encore peur du regard des autres, et j'aurais besoin de toujours me recharger en nous deux avant de sortir voir le monde. Pour être forte et ne pas m'intéresser aux jugements. Pour être sûre que je l'aime et qu'il le mérite. Ca ne vient pas toujours tout seul. Peut-être parce que je ne crois pas en l'amour comme un sentiment totalement abstrait et fascinant, mais quelque chose qui se veut, se construit, se choisit surtout. Et moi je ne regrette pas mon choix.
J'aime le fait de pouvoir être pleinement moi avec lui, dans mes élans de folie, dans mes délires, dans mes faiblesses aussi, sans l'énerver, sans qu'il prenne du recul, sans qu'il me regarde d'un air de celui qui ne comprend pas.
J'aime comment j'ai avancé en deux ans. Comment on a avancé. Ensemble. L'intimité qui culmine depuis l'épisode du mois d'août. Episode que j'essaie d'oublier, dont je refuse de parler, mais qui me ferait vomir encore. Episode qui fait que je n'ai plus aucune envie d'aller en Bretagne cet été, et c'est dommage quelque part, mais c'est comme ça. De toute manière il n'y aura sûrement qu'eux deux, et c'est eux que je veux éviter. Alors j'irai voir ailleurs si j'y suis.

J'oublie d'écrire ma vie, et bizarrement, quelque part, ça m'empêche de la vivre. Je n'avais pas réalisé avant. Que c'était ça le manque. Mais là d'écrire, ça me réveille.
Je ne sais pas écrire sur le vide, et il s'installe quand je n'écris pas. Ca devient facilement un cercle vicieux duquel il faut savoir trouver la volonté de sortir. Alors c'est ce que je vais faire. Me réveiller de ma léthargie. Ecrire encore et toujours plus. Ca m'excite comme de manger un fondant picard.

(Par contre cette mise en page m'énerve, et canalblog me manque, alors c'est pas impossible que je déménage prochainement.)