Get what you deserve

Je crois que la mort va faire partie intégrante de 2008. Ca avait déjà commencé en 2007, mais là c'est plus violent. D'abord ma tante, que je n'avais pas vue depuis longtemps, certes, mais que j'aimais bien, qui laisse derrière elle deux filles, dont une tellement petite. Et puis mon grand-père qui a une embolie pulmonaire, déjà affaibli par son cancer, qui risque de mourir n'importe quand... D'après ce que m'a dit ma mère, "J'espère qu'on pourra partir vendredi...". Et j'ai adopté cette attitude que je trouvais si étrange chez d'autres, ne rien répondre, et trouver en catastrophe un autre sujet. Ne pas vouloir en parler, voir les choses en face. Je me dis qu'il faut que je me prépare, et en même temps je ne vois pas comment. J'hésite entre y penser tout le temps pour me faire à l'idée, et zapper ça de mon esprit jusqu'à ce que ça arrive. Je ne sais pas du tout comment réagir, je sais seulement que j'aimerais aller le voir à l'hôpital. J'aimerais aussi qu'ils réussissent à le guérir de ça, et qu'il lui reste encore quelques mois à vivre. Ca ne fait que repousser l'échéance. Et son moral dans les chaussettes. En plus, même s'ils guérissent l'embolie, je crois qu'ils ne peuvent plus rien pour le cancer, et lui ne supporte pas de ne rien pouvoir faire, d'être devenu un papy. Il voudrait faire de la gym, comme avant, du bateau, et il ne peut plus rien, juste se poser dans un fauteuil, et attendre. C'est horrible comme mort pour quelqu'un comme lui, c'est trop lent. Il serait mort dans son sommeil, sans prévenir, ça lui aurait plu. Ca m'aurait fait un choc aussi, c'est sûr, et je ne sais pas si j'aurais réalisé que ça lui aurait plu, s'il n'avait pas été malade. Mais maintenant j'y pense et je suis dégoûtée pour lui, qu'il ait à endurer tout ça, alors qu'il était encore si dynamique il y a moins d'un an.
Alors je ne sais comment me résoudre à penser à autre chose, à parler d'autre chose, ça me fait culpabiliser. Pourtant, je pourrais dire que je suis heureuse de cette semaine qui vient, de ces fausses vacances qui déboulent, que j'ai passé un super week-end et que je suis de plus en plus amoureuse. Mais je n'ose pas développer. Je n'ose pas être trop heureuse, de peur qu'une mauvaise nouvelle me tombe sur la tête inopinément. Peut-être que ma façon de m'y préparer, c'est seulement d'y penser tout le temps. Comme si ça pouvait changer quelque chose...