Because the night belongs to love
Il faut que je dise, quand même, combien j'ai apprécié le silence pudique des proches, les mots justes aussi, de personnes que j'aime, mais qui étaient encore dans le flou, amis ou copains, proches ou non, et qui ont franchi la barrière d'indécision grâce à leur attention, leur envie d'être présent, qui m'ont montré qu'ils étaient disponibles pour moi.
J'ai été très touchée par ça.
Mais je ne supporte plus les mots brusques, les mots crus et emplis de raisons, il me faut du sentimental, de l'empathie plutôt, quelque chose de plus personnel et de plus détaché à la fois.
J'ai envie de prendre ma grand-mère dans mes bras, perpétuellement. J'ai envie de faire taire mon père et ses conseils, même si je sais qu'il dit ça parce qu'il le pense, parce que lui aussi est très touché, mais qu'il arrive à vivre, j'ai envie d'être seule avec Mamine et qu'en un regard elle comprenne que je sais, pourquoi elle court partout, pourquoi elle fuit, pourquoi ses cernes. Je crois que j'ai réussi. Je veux bien être son pilier. Je me sens assez forte pour pleurer avec elle sans m'écrouler. J'ai peur de la laisser seule, bientôt, de la laisser apprendre la solitude, j'ai peur qu'elle n'y arrive pas et qu'elle s'éteigne. Mais je ne peux rien d'autre que surveiller, rester à l'écoute, et la voir souvent.
Je l'aime de plus en plus, ma grand-mère, ma famille aussi, depuis ta mort, Tad.