Vendredi 06 Mars 2009
I'm so tired i can't sleep
C'est triste, je n'ai plus rien à dire. Je crois que je vis plutôt bien, en ce moment.
Mais il manque quelque chose dans mes relations. Je n'aime pas cette sensation qu'une part de magie, d'excitation s'est enfuie.
Je savoure quand même à tout moment le fait de pouvoir sortir à l'improviste, prévenue une demi heure à l'avance, rentrer tard le soir, tout ce qui fait la magie de Paris par rapport à chez mes parents.
Je n'ai toujours pas de cours, alors je dors beaucoup, parfois je me dis que beaucoup trop, que jamais je ne serai capable de tenir un jour le rythme de travail demandé à beaucoup de gens, finalement. Il me faudrait un job adapté, plus tard, travailler chez soi où dans le milieu de journée. Je ne suis pas du matin. Même si c'est dynamisant de se lever tôt, on fait du rangement et des trucs qu'on ne ferait jamais à un autre moment.
J'essaie de m'épanouir et je m'agrippe à de la musique, des livres, des films, mais j'ai l'impression de passer à côté de quelque chose. Je n'arrive pas à chercher en moi alors je papillonne ailleurs. Je ne comprends pas. Mais au moins je ressens quelque chose.
J'ai besoin d'un engagement, de me battre pour quelque chose je pense.Comme Harvey Milk. Mais personne ne m'emmerde et je n'ai aucune raison de me révolter, moi. Si ce n'est tout ce qui cloche dans la société, mais c'est bien trop vaste.
Je voudrais pouvoir me trouver un but, une vocation, une passion, un don, n'importe quoi ! Je m'intéresse au social, à l'art et la culture, aux livres, mais je ne sais pas où me fixer. Je me rappelle que je voulais faire des études de psychologie. Je me dis que c'est trop tard, et que même si ça ne l'est pas, je ne suis pas assez convaincue que c'est ce que je veux faire de ma vie pour tenter quelque chose de neuf.
Je me sens coincée alors que j'ai la vie devant moi, mais je n'ai aucune envie de passer beaucoup de temps encore à faire des études, et c'est ce qui m'empêche d'avancer.
Je prends du temps pour sortir mais où est le temps pour moi ? Pour écouter mes pensées. Je sais ce que je devrais faire mais j'ai la flemme de faire attention à ce que je me dis. C'est le comble.
Mercredi 18 Février 2009
Topo
Je me remets au yoga. C'est le seul "sport" qui m'ait jamais plu, je devrais pas laisser passer ça. L'impression de faire travailler son corps mais aussi son esprit, d'apprendre la souplesse et la relaxation, de vivre au ralenti pendant les exercices, de profiter du moment présent. Je dois investir dans un tapis de sol. En recommençant lundi après trois ans quasiment d'abstinence, j'ai réalisé combien j'avais réussi à m'assouplir dans le yoga, en voyant tout ce que j'avais perdu. J'irai peut être même à des cours, qui sont près de chez moi.
J'ai eu ma première heure de conduite aujourd'hui, et c'était trop le pied. Je suis tellement contente d'aimer ça, d'abord parce que ça ne sera pas un calvaire d'aller aux heures de conduite toutes les semaines, mais aussi parce que j'espérais profondément adorer conduire, et je sens déjà l'adrénaline, et puis parce que ça me permet de voir que des choses me motivent encore.
Je me désintéresse un peu de mes amis de la fac. Je suis un peu lasse des querelles intestines. Je crois aussi que cette grève m'a coupée du monde. J'ai à peine eu deux cours depuis la rentrée, donc je n'ai pas l'impression du tout que ce ne sont pas des vacances, et je ne suis plus dans un esprit de travail. Je ne sais pas comment je réussirai à me concentrer quand les cours reprendront. J'ai acheté les livres, quand même, et je les commencerai dès que j'aurai fini La Conjuration des imbéciles, demain je pense.
La vie semble un peu m'échapper. J'ai vingt ans et je ne donne de sens à rien. J'ai l'impression que c'est une question de génération. Plus d'idéaux pour lesquels se battre. En fait si mais ils sont avalés par la publicité, la sécurité, l'infantilisation des masses. On n'a plus de voix. Quelque part c'est pire qu'un état ostensiblement fasciste, parce que dans notre société actuelle les gens n'ont pas conscience qu'ils ont perdu la démocratie, qu'ils sont manipulés, ils sont donc incapables de se révolter. On nous endort avec des cachets colorés pour nous faire respirer un parfum chimique de bonheur. Pourtant jusque dans le métro j'entends des gens parler comme moi de ce que la France, le monde devient, se moquer de TF1, de la perte de la culture, des mangerbouger.fr ou des interdictions de fumer... Mais il n'y aura jamais de mouvement. Jamais. Qui nous écouterait ?
Mardi 20 Janvier 2009
Paris
C'est dramatique tous les articles maintenant devraient faire partie de la rubrique "Ici Paris". Non en fait c'est diablement chouette.
Ca fait plus de deux semaines qu'on est installées maintenant. Presque trois. On a internet au compte goutte depuis quelques jours et finalement ça m'a pas tant manqué que ça. Pour mes partiels en fait, surtout. Ca aurait aidé si j'avais pu aller consulter les images, diaporama, les cours aussi... je me demande bien ce que ça va donner tout ça, mais à partir du moment où j'ai réussi un oral, plus rien ne m'inquiète.
Et puis depuis mercredi soir j'ai une semaine de vacances, une vraie cette fois, sans fêtes et sans cartons, des vacances pour sortir et dormir. Je viens de finir la première partie, sortir donc, quatre soirs d'affilée et revenir plus ou moins bourrée à chaque fois. Plus plus que moins hier soir, d'ailleurs, en témoigne le ficus volé dans mon couloir. Mais ça fait un bien fou, en même temps que ça épuise. Les jours qui viennent seront plus calmes, livres, films, balades aussi sûrement. Mona m'a donné envie d'aller seule au Père Lachaise. Quand on y était tous les trois, j'ai commencé à penser que la dernière fois, je n'avais encore jamais connu de décès, et que ça m'avait juste paru beau. Mais là j'ai automatiquement pensé à mon grand-père, à son urne coincée dans sa tombe temporaire, et au fait que je ne l'ai pas encore vu enterré, que j'aurais bien besoin de me recueillir devant quelque chose. Mais la Bretagne est loin, et je pourrai aller pleurer au Père Lachaise. J'en ai besoin. Pas seulement pour mon grand-père mais pour libérer les vannes de l'émotion. Parce que pleurer c'est être en vie. Et je suis fatiguée de courir partout sans prendre le temps de m'écouter, depuis deux mois et demi que j'enchaîne partiels, dossiers et préparatifs pour le déménagement. J'ai nettoyé mon cerveau de toute cette merde et maintenant ce que je voudrais c'est la vie. Il me reste une petite semaine pour me remettre en forme comme une grande. A finir à Bruxelles ce week-end, comme une apothéose pour renouer avec le désir de bouger, de changer d'air régulièrement.
N'empêche rien que le fait d'être dans Paris, d'être Parisienne maintenant, de vivre entourée de Chinois dans un quartier vivant, ça change déjà ma vie.
Samedi 15 Novembre 2008
Rattraper la rage
C'est décevant quand même de soudain entendre une chanson moyenne d'un groupe qui n'en a jamais fait que des excellentes. Non en fait c'est surtout déconcertant. Et ça me fait m'inquiéter, un peu dans le vide, pour Cantat. Serait-il si vide qu'il en a perdu ce qui était au fond de sa gorge, ce qui sourdait ? Je me disais quand il était en prison qu'il devait être comme un zombie, atterré par ce qu'il a fait, qui en perd toute once de vie. Je continue l'hypothèse. Les chansons sont engagées, encore, le texte est bon mais pas remarquable, et la voix est morte. Je veux qu'il se ressaisisse. Ca serait tellement bon d'avoir Noir Désir réellement de retour, tellement bon pour l'engagement, pour la France, ma vision de la France. C'est le premier truc que j'avais pensé quand Sarko avait été élu.. "Et dire que Cantat n'est même pas là pour commenter ça, pour pousser sa gueulante, pour faire lever les foules."
Je ne suis pas une fan écervelée. Cantat est un grand poète, un Leonard Cohen, un Brel, un rebelle intemporel.
Jeudi 23 Octobre 2008
Voltaire ?
J'ai signé pour un appart aujourd'hui. C'était angoissant. Mais cela ne sera réel que s'il est effectivement libre avant le 15 novembre. Et que si Myna valide le choix de l'appart.
En attendant j'angoisse et j'évite d'en parler. Je réalise que je suis toujours autant stressée, par tout et n'importe quoi. Cette histoire me panique, hier soir je n'étais plus si sûre qu'il soit bien, j'avais oublié la tête des chambres, de la cuisine, les proportions, je me suis dit que je m'étais emballée trop vite. Alors qu'en fait, c'est juste qu'il faut saisir toute opportunité, que ça fait des mois qu'on cherche et que celui là marche pour une colocation (puisqu'il y a des colocataires dedans encore maintenant), et qu'il faut que j'arrête de tout remettre en question !
Mais voilà. Ca serait un soulagement si on l'avait. On saura bientôt s'il sera effectivement disponible dans nos délais, et peut-être qu'on fera la danse de la joie ?
En tout cas, sinon, je pars à Londres dans quatre jours avec Bruno, et ça va être trop cool ! Enfin j'organise tout, ou j'essaie, et lui semble plus relax, mais pour le moment je ne sais même pas aller de l'aéroport à l'hôtel (qui est à la limite du plan de Londres que j'ai, limite extérieure, donc je ne le vois pas. Maliiiin !)
Bref, j'avais tellement envie d'aller dans cette ville, je suis ravie, et ça fait un putain de cadeau d'anniversaire mutuel.
Peut-être que la machine se met en route, enfin.
Mercredi 04 Juin 2008
Tournant
Aujourd'hui est le premier jour de changement. Rien que de savoir que je vais bosser cet aprèm me donne l'envie de ranger, trier, nettoyer, jeter.
Je suis un peu nerveuse, je me suis réveillée bien avant mon réveil, mais je n'ai pas ce stress panique qui me caractérise tant. Je me dis que cela ne peut que bien se passer. J'ai surtout hâte d'avoir franchi cette étape du premier jour, et d'aller bosser sans plus y penser.
En attendant je vais mettre un peu d'ordre dans ma chambre. Et me laver, tiens.
La prochaine fois que j'écris ici, euh, ça aura un arrière-goût de mac flurry, j'en mets ma main à couper.
Vendredi 30 Mai 2008
Attente
La période de doutes et de peur que rien ne change est passée. Tout commence à se goupiller. Je trouve un travail, B. est pris dans son école, l'avenir à Paris, dans nos apparts, s'éloigne du rêve pour ressembler de plus en plus à la réalité.
Je l'admets, j'ai un peu peur de travailler, c'est toujours impressionnant de commencer quelque chose de nouveau, surtout quand ça nous lance dans la "vraie vie", et aussi parce que je suis passée au macdo tout à l'heure amener des papiers, et tous les employés avaient l'air plus âgés et plus beaux que moi. Oui c'était bizarre, comme dans les films où il n'y a que des esthètes dans des jobs très communs. Je me sens un peu vilain petit canard. Mais si ça se trouve les gens "normaux" étaient derrière à confectionner des hamburgers.
Bref. Je ne panique pas mais je me demande vraiment comment ça va se passer, je ne m'imagine pas encore dans ce nouvel univers.
En tout cas je ne regrette pas de ne pas partir en vacances, j'aurai du temps pour voir des gens (en espérant qu'il n'y ait pas trop de périodes creuses ou personne ne sera à Paris), trouver un appartement, etc.
Et puis l'année prochaine sera plus confortable pour moi après avoir travaillé trois mois.
C'est ça qui me motive. Aller jusqu'à bosser au macdo pour gagner mon indépendance. Pour vivre par mes propres moyens.
Je suis fière de moi, c'est drôle, parce que même mes parents ne sont pas fiers à ce point là...
(Sûrement parce que le fils aîné passe toujours en premier, et mieux vaut se consacrer à tout ce qui ne va pas avec lui, stresser et ne penser qu'à ça, plutôt que de s'intéresser un peu au fait que leur fille réussit ce qu'elle entreprend, voire juste, constater qu'elle entreprend des trucs et que ça lui demande des efforts, qu'elle a peur, que tout prend une importance capitale, et qu'elle a par dessus tout besoin de soutien. Non, on s'en fout de ça, après tout mieux vaut s'occuper du petit J. qui vit au crochet de ceux qu'il martyrise à longueur de journée.)
Mercredi 28 Mai 2008
Wapatapata !
Je suis embauchée, je suis embauchée, je le sais déjà, la la la !!
Mais c'est plus dans le même macdo en fait donc vous retrouverez jamais ma trace.
Bon j'avoue que je sais pas où est le macdo où je suis supposée bosser mais je suis sûre de le trouver.
Hum.
J'ai fait la danse de la joie à la Turk après le coup de téléphone.
Et je flippe pas !
Même si je me demande depuis quelques jours comment je vais survivre en août dans ma maison, toute seule, en banlieue... Je flippe déjà quand toute la famille est là.
Courage mon enfant.
Mercredi 21 Mai 2008
Djing !
Je suis toute excitée à la perspective de tout ce qui peut arriver l'année prochaine. Bizarrement plus ça approche et moins j'angoisse. Je commence à y croire. Il faut juste que je trouve un travail, et après, j'aurai toute confiance.
Je m'en fous royalement de pas avoir de vacances vraiment, cet été, de toute manière j'ai pas de projet et pas d'argent pour ça, pour le moment. Je veux bien bosser trois mois si ça me permet de vivre l'année prochaine.
Mais Internet m'oppresse toujours, là.
Jeudi 08 Mai 2008
Drink, drunk, drunk
Okay j'ai bu et mes parents m'ont encore fait boire.
You you you la tête me tourne et je suis fatiguée, j'ai regretté de pas être restée chez toi une nuit de plus.
Faut que j'arrête de m'adresser directement aux gens ici.
Ou pas.
C'est vrai que c'est gênant.
Je vais aller fumer là, chuuut.
Vendredi 28 Mars 2008
Funny
C'était drôle. On a raconté que de la merde pendant le concert, je rigolais tout le temps. La bière a plus de 11 degrés, c'est bien.
Et puis on s'est promenés sur des péniches privées, on s'est fait virer, on est allés sur une autre, il a enflammé un punching-ball - parasol, je lui ai dit de l'éteindre sinon il aurait totalement pris feu.
J'partage pas souvent son n'importe quoi avec lui. C'est bon, c'est rafraichissant.
Ca m'a fait du bien.
Et puis il m'a dit qu'il m'adorait et qu'il était content que je sois sa confidente, et même si c'est vrai, c'est trop con comme phrase, et il passe trop pour un sentimental, bah ça m'a fait foutrment plaisir. Mais j'ai fait genre je rigolais et je lui ai tiré les cheveux.
I'm lovin it.
Lundi 10 Mars 2008
Honte, peur, hardiesse
Ah ah ah. J'ai passé une journée affolante.
Première humiliation, je me suis un peu pissé sur le pantalon en allant aux chiottes (oui je sais, aucune pudeur, mais pourquoi je raconte ça putain ?), et donc euh, c'était légèrement désagréable pendant quelques heures. Heureusement personne a rien grillé. Mais c'est la deuxième fois que ça m'arrive et... oh mon dieu ! La dernière fois c'était au premier semestre l'année dernière, juste après un cours de D. Arnaud ! Et là euh, pareil. Elle doit me porter malheur.
Bref, je me sens très seule, je n'ai jamais vu une fille se pisser littéralement dessus, comme ça, je veux dire, dans un état normal.
Bon, passons. Ensuite je suis allé acheter le test de grossesse. Parce que dans le rer j'ai commencé à me monter des films dans ma tête, je commençais à être persuadée d'être enceinte, c'était atroce, tout ce à quoi j'ai pensé. J'ai réalisé que, définitivement, je pourrais pas faire comme Juno. Parce que s'il y a un bébé et que je le laisse aller jusqu'au bout, ça sera le mien. Ou plutôt le notre. Je pourrais pas le laisser, surtout parce qu'il y a un père, en fait. Alors je préfèrerais avorter, avant qu'il ne soit vraiment humain, et je crois que je n'aurais pas pensé que j'ai tué mon bébé, ou quelque chose en moi. Ca n'aurait été qu'une graine à enlever.
N'empêche ça me tuait quand même, et heureusement, c'était négatif. Même si j'ai pas ressenti le soulagement tout de suite. Comme la dernière fois, en terminale. J'y croyais pas. Je pense toujours que le test n'a pas marché, c'est bête.
Pour finir, il y a eu cette dame qui a agressé le sdf, et j'ai essayé de le défendre, je m'en suis pris plein la gueule, mais je regrette pas. Elle a quand même sorti que c'était une fripouille, qu'il devrait plutôt trouver un travail ou retourner dans son pays. Ca m'a donné la gerbe. Une parisienne blonde de quarante ans. Comme il y en a partout. Qui n'a pas honte d'étaler son racisme de bas étages... J'en ai tremblé de tous mes membres, après, mais n'empêche, j'ai eu le dernier mot. Et les motards au passage piétons m'ont regardée en riant, l'air de dire "bravo, tu l'as bien dérouillée, cette pétasse". Puis une dame m'a demandé si ça allait, et j'avoue que j'ai failli éclater en sanglot, comme quand je sors de mes gonds, ça finit toujours comme ça, tellement la pression est forte. J'ai respiré lentement, essayé de tenir sur mes jambes, et puis c'était reparti. Ca a impressionné G. je crois. Il m'en a pas mal parlé. Par contre A. s'en foutait royalement et parlait de sa petite vie, comme d'hab, et c'était chiant. J'ai du mal avec cette gamine. Je m'en veux pas vraiment, en fait.
En tout cas, je suis contente de voir que malgré le fait que je n'ose pas toujours parler aux gens, faire ce qui me tient à coeur, dans des situations comme celle-là, je n'hésite jamais. Et même si les mots ne servent à rien en face de gens comme ça, je pense quand même que c'est utile. Il faut contrer la voix de l'intolérance, même quand elle est sourde. Histoire de faire miroir et d'annuler tout, comme dirait chaussette Jésus. Il faut toujours une opposition, en fait. (C'est bien le problème du moment de la France, ça, non ?)
Encore et toujours plus ?